L'ile avait un intérêt stratégique, servait de base aux opérations anglaises en Méditerranée et les opérations menées depuis ses ports et aérodromes avaient un impact certains sur les opérations de l'Axe.
Il y eut plusieurs batailles conséquentes et l'enjeu devint rapidement de ravitailler l'ile et de compenser les pertes des différents Squadrons basés sur place.
Il y eu notamment l'opération Pedestal, consistant à acheminer des avions mais surtout du carburant à Malte. Il n'a pas fallu moins de 19 opérations de transfert par porte-avions pour acheminer les Spitfire et Hurricane nécessaires à la protection de l'ile. Au plus fort de la campagne, il y eut jusqu'à 17 avions perdus par semaine.
Les avions décollaient des porte-avions au large de Malte et rejoignaient les terrains de l'ile.
Le Squadron 229 était basé sur l'aérodrome de Ta kali - les premiers détachements, acheminés sur l'ile en mai 1941 par le porte-avions HMS Furious étaient rattachés à divers Squadrons. Le No. 229 Squadron fut reformé en août 1942 et récupéra les avions du No. 603 Squadron.
Le Spitfire Mk.Vb, serial EP691 a été piloté - entres autres - par le P/O Colin Parkinson, qui a terminé la campagne de Malte, crédité de 10,5 victoire et 2 probables.
La plupart des Spitfire à Malte sont arrivés revêtus du traditionnel camouflage désert, à savoir Dark earth et Middstone pour les surfaces supérieures, sur de l'Azure Blue.
L'Amirauté émit une note disant que les teintes claires de ce camouflage (le Middstone) étaient trop voyantes pour les opérations au-dessus de la mer et que ces zones devaient être repeintes dans une couleur moins voyante.
La note ne donnait aucune directive sur ce que devait être cette teinte. Il y eut donc application, souvent pendant les traversées de convoyage, de teintes grises, plus ou moins bleutées, tout cela n'étant bien sûr pas documenté.
Cela pouvait aussi varier selon les stocks de peinture que le PA qui assurait la livraison avait à bord. On a ainsi vu des avions dont seules les taches Middstone étaient recouvertes ou encore toute la surface - d'une teinte sombre ....
Comme il n'y a que peu ou pas du tout de photo couleur de ces modifications, c'est un sujet de constante discussion et d'extrapolation autour de la teinte utilisée : extra dark sea grey, blue grey USN, etc.
Le parti pris pour cette décoration :
La photo de référence pour le Spitfire EP691 est celui, en N&B, du début de l'article;
les points qui attirent l'attention sont le faible contraste entre les deux teintes, mais avec des zones qui semblent notoirement plus sombres;
de grosses coulures d'huile autour de la cloison pare-feu et de l'emplanture d'aile;
des traces d'échappements assez marquées;
l'état général de l'avion est très poussiéreux;
le saumon de l'aile gauche semble peint dans une couleur différente du reste, possiblement une pièce de rechange, fraichement peinte en Middstone ?
Etapes de peinture :
Camouflage désert en utilisant les teintes de la gamme AK Real color;
C'est l'EDSG de Gunze, H331, vaporisé à main levée et très dilué (autour de 80%), pour pouvoir jouer sur les transparences.
Le gris déborde copieusement sur les flancs du filtre Vokes et est atténué aux bords d'attaque.
Une fois l'avion verni brillant, on attaque la pose des décals.
et, tadaah ! voici notre Spit Maltais prêt à aller attaquer les SM 79 italiens ou les Ju-88 allemands qui menacent les convois ....
La patine est réalisée en plusieurs temps; tout d'abord une couche de vernis mat est appliquée;
un voile de beige, très dilué (90% ++) est vaporisée sur tout l'avion pour affadir les couleurs et donner une impression de poussière;
les lignes de structures, certains panneaux sont travaillés avec des feutres Faber-Castel, pour simuler des coulures, des taches, éclaircir certaines zones;
les Spitfires étaient connus pour pisser l'huile à l'intrados. les coulures sont réalisées en tirant de petits points de peinture à l'huile Sépia, avec un pinceau brosse.
Et on termine avec du pigment beige, fixé à l'essence F sur la zone autour du cockpit et les emplantures.
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